En Chine, l’indice des prix à la consommation alimente la peur de l’inflation

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12 mars- L’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint le mois dernier son chiffre le plus élevé depuis 15 mois, exerçant une pression sur le gouvernement en vue de le faire resserrer sa politique monétaire.

L’indice des prix à la consommation, indicateur clé de l’inflation, a connu une croissance plus forte que les 2,7 attendus par année. Au cours de février, l’augmentation a atteint une hausse 1,5 pour cent par rapport à janvier.

Le prix de l’alimentation s’est accru de 6,2 pour cent le mois dernier. Les prix des produits non-alimentaires quant à eux ont augmentés d’un pour cent comparé à l’année précédente. Ceci est en partie dû aux congés du Nouvel An chinois, tombant cette année en février, période au cours de laquelle les Chinois dépensent beaucoup d’argent en nourriture, alcool, cigarettes et cadeaux. Des conditions météorologiques difficiles ont également contribué à l’augmentation du prix des denrées alimentaires.

Le taux d’intérêt annuel sur les dépôts étant officiellement de 2,25 pour cent, la croissance de l’IPC signifie que le taux réel d’intérêt est devenu négatif pour la première fois depuis 2008, soulevant la possibilité d’une hausse des taux d’intérêts.

Les analystes estiment qu’avec l’effet de la Fête du Printemps, les décideurs ne devraient pas se hâter de renforcer les politiques.

« C’est seulement après la publication des chiffres-clés du mois de mars que nous discuterons d’une possible hausse du taux », a déclaré Dong Xian’an, analyste macro-économique en chef des fonds industriels.

Le Bureau National de la Statistique prévoit une diminution de l’IPC dans le courant de mars, car le gouvernement va prendre des mesures supplémentaires pour contrôler les prix et maintenir le taux sous la barre des 3 pour cent qu’il s’est fixé.

Certains analystes estiment qu’une inflation de 2,7 pour cent, aussi élevée soit-elle, n’est pas préoccupante. Zhou Mingjian, analyste chez Pacific Securities, a déclaré qu’une inflation comprise entre 3 et 5 pour cent est tolérable pour une nation en développement, puisqu’une inflation modérée est habituellement causée par une expansion économique. Celle-ci est en général un atout pour la croissance, car elle encourage la production et l’investissement. Il ajoute qu’il est inutile de relever les taux d’intérêt au premier semestre, car cela pourrait freiner les prêts et nuire à leur remboursement.

Ma Jun, économiste en chef à la Deutsche Bank de Hong Kong, a cependant dit qu’une augmentation des taux d’intérêt était nécessaire au regard de certains autres indicateurs en hausse.

La production industrielle qui augmente de 20,7 pour cent d’années en années, a eu lieu cette année déjà au cours de ces deux premiers mois, soit 16,9 points de pourcentage de plus que l’an dernier. L’investissement en actif immobilisé a grimpé de 26,6 pour cent. Il est légèrement supérieur à celui de la même période l’an dernier. Les ventes au détail se sont accrues de 17,9 pour cent sur ces deux premiers mois, par rapport à celles de l’an dernier, et l’indice des prix de production, mesurant le prix à la sortie d’usine, a augmenté de 5,4 pour cent en février.

« La plupart de ces données sont plus élevées que prévu. Cette tendance devrait probablement convaincre les décideurs de resserrer les taux de change, les taux monétaires et fiscaux, les politiques immobilières, et devrait restreindre les options de financement pour les administrations locales parrainées par des investissements » a énoncé Ma.