Les difficultés liées aux dettes locales chinoises pourraient induire plus de privatisation

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Traduit de l’anglais au français par Arthur Grémont

19 mars – Lors d’une conférence de presse à la fin de la réunion de la cinquième session du onzième NPC (National People’s Congress), le premier ministre chinois Wen Jiabao a affirmé que la Chine allait recourir à des mesures orientées « marché » pour faire face à la problématique des dettes locales. Selon Wen, la Chine pourrait autoriser plus d’actionnaires privés à racheter une partie des actifs publics.

En répondant à une question soulevée par Reuters à propos du déficit gouvernemental local, Wen a confirmé qu’il attache une grande importance aux enjeux de la dette et ne permettra pas qu’elle affecte négativement le développement national. Concernant le remboursement, la partie empruntée pour des projets de haute qualité peut être financée par les bénéfices et celle dédiée à l’investissement public le sera à la fois par le gouvernement central et l’échelon local. Durant le processus de remboursement de la dette, la Chine envisagera des approches d’économie de marché telles que les cessions d’immobilisations, les projets de transferts ainsi que les ventes d’actions.

Néanmoins, les investisseurs privés pourraient avoir une chance d’acquérir des parts dans les secteurs à l’heure actuelle principalement contrôlés par les sociétés nationales.
Au vu de l’aggravation du montant de la dette locale et de la complexification de son remboursement, le gouvernement tendrait à repenser le rôle de l’état ainsi que la place des capitaux privés dans l’industrie.

Leo Zhang, président de la firme chinoise Jumbo Consulting, juge effectivement que le gouvernement devrait jouer un rôle moins important dans des industries spécifiques.

« Là où vous pouvez vous désengager, faites-le ! Pourquoi avons-nous besoin d’une centaine de sociétés publiques ? C’est inutile. Vous devriez le leur dire » commenta Zhang.

Lors de la dernière vague de privatisation durant les années 1990, l’Etat chinois a significativement réduit sa participation dans les entreprises. Cependant, le gouvernement garde toujours d’une main de fer le contrôle sur les secteurs dits « stratégiquement importants» tels que l’énergie ou la finance.

Les problèmes associés au fort contrôle gouvernemental – qui ne se préoccupe pas assez de l’efficacité économique- ont progressivement émergé. Certains analystes estiment que 20% à 30% des 10 milliards de renminbi dans les dettes locales seront difficilement remboursables et la plupart des prêts peu rentables seront inscrits au bilan des grandes banques chinoises. Alors même que ces banques identifient des faiblesses dans leur bilan financier, elles ont récemment débuté une nouvelle série d’augmentation de capital. Et ce sont encore les acheteurs liés aux entreprises d’état qui ont contribué à payer la plupart des factures.

Certains autres secteurs publics – comme les infrastructures de développement et de production d’électricité -sont très recherchés par les investisseurs chinois et étrangers. Les dépenses de la Chine (seconde économie mondiale) dans le domaine des infrastructures sont plusieurs fois supérieures à celles dépensées n’importe où ailleurs dans le monde. Toutefois la participation des investisseurs privés dans ce secteur reste minime…

Alors que le gouvernement chinois a tenté différentes stratégies – tel qu’allonger la durée des emprunts et augmenter le capital- pour éviter une défaillance bancaire majeure, le rapide processus de privatisation pourrait devenir l’unique mesure aidant le pays à sortir enfin du cercle vicieux de l’emprunt et de la dépense.

David Roseman, responsable mondial de l’infrastructure, des services publics et des énergies renouvelables auprès de la banque australienne d’investissement Macquarie Group, a proposé une alternative afin que les activités entrepreneuriales génèrent un cercle vertueux. En vendant des infrastructures rentables aux investisseurs, la Chine pourrait libérer suffisamment d’argent pour construire des routes non-payantes.

Cependant, le projet d’extension des privatisations ne sera pas facile à accomplir. Les structures compliquées de la propriété pourraient, à différents niveaux, rendre difficiles aux entreprises d’état de s’accorder sur les actifs et leur puissance financière croissante – résultat du développement local et à l’étranger. Ceci ne les encourage pas à procéder à des restructurations.

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