Le Marché Chinois des Sièges Sociaux : Une Nouvelle Voie pour la Revalorisation Industrielle.

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Traduit de l’anglais au français par Arthur Grémont

Le 15 mars – La Chine, premier site de production, n’est plus du tout satisfaite de n’être cantonnée qu’aux postes subalternes de chaînes de production des multinationales industrielles. Ainsi, le pays a commencé à s’intéresser fortement aux entreprises à capitaux étrangers (ECE) qui apportent leur “matière grise”. Les sièges sociaux de ces ECE intervenant dans les domaines du management, de l’investissement et de la recherche et développement (R&D) sont en plein essor dans la majorité des villes chinoises et ont un impact significatif à la fois sur la dynamique de la ville et les flux migratoires.

Le marché des sièges sociaux chinois.
Celui-ci a la particularité d’être suffisamment riche en ressources pour attirer des groupements d’autres sièges sociaux. Cela améliore l’efficacité opérationnelle des ECE en regroupant les entreprises de pointe les plus performantes dans les centres villes. En outre ce business profite aux activités économiques annexes en optimisant la distribution des ressources au sein des différentes régions et filières industrielles.

Si l’on regarde la carte des sièges sociaux chinois, ils ont tendance à se situer dans des centres villes issus d’une province majoritairement industrielle. L’ascension de Shanghai se maintient grâce à la prospérité manufacturière dans le Delta du fleuve Yangtze et l’attrait de Canton et de Shenzhen se justifie par le très sollicité Delta de la rivière des Perles qui mise sur les exportations. L’émergence de Pékin, quant à elle, repose sur le rapide développement économique autour de la bordure de la mer de Bohai qui s’est notamment spécialisée dans l’industrie lourde.

De nombreuses puissantes métropoles chinoises rivalisent pour attirer ces sièges sociaux au moyen de différentes incitations financières. Généralement, les trois types d’entités ci-dessous sont éligibles pour recevoir des subventions gouvernementales, si elle comportent des conditions régionales spécifiques:

  • Des ECE de gestion qui fonctionnent en tant que sièges sociaux régionaux.
  • Des ECE qui se déclarent en tant que holding.
  • Des ECE de R&D où celles-ci sont mises en œuvre directement pour le besoin du consommateur chinois et de l’Asie émergente.

Le classement des métropoles accueillant les sièges sociaux:
Dans un souci d’évaluer la capacité des villes chinoises à attirer les sièges sociaux, le centre de recherche économique des administrations centrales chinoises a publié un classement annuel répertoriant les 35 villes les plus propices à l’installation des sièges sociaux.
Dans le dernier, Pékin et Shanghai sont classées respectivement première et seconde pour la septième année consécutive. Shenzhen a dépassé Canton pour atteindre la troisième place pour la première fois l’année dernière et s’est vue attribuer le meilleur score concernant les franchises. Wuhan s’est démarquée en étant la seule métropole située à l’intérieur du continent qui soit classée dans le top 10. Celles aux croissances les plus rapides du sud-est sont Chengdu et Chongqing classées respectivement huitième et dixième.

Alors que le reste des métropoles rattrapent tant bien que mal leur retard, Pékin et Shanghai perdurent de manière significative au top des choix par les sièges sociaux des ECE. Les deux villes ont obtenu des résultats élevés en raison de leurs situations, de leurs facilités commerciales, de leur aisance avec la R&D ainsi que tous leurs services professionnels annexes. Le classement a aussi démontré que Shanghai fournit le meilleur service public. Globalement, les deux favorites ont accueilli près de 70% des 500 sièges sociaux régionaux des plus grandes ECE situées en Chine.

Il convient également de noter qu’il y a des différences structurelles dans les sièges sociaux que les deux villes attirent, en raison notamment des diverses fonctions qu’elles exercent et de leurs caractéristiques.

‘Pékin, capitale de la Chine, attire majoritairement les industries ayant besoin d’être proche de l’administration centrale. Installer le quartier général dans la capitale facilite la communication avec le gouvernement central. A l’inverse, Shanghai est plus attractive vis-à-vis des industries purement économiques car c’est la première métropole commerciale du pays. De même, les institutions financières fournissant des services bancaires préfèrent choisir Shanghai” affirme Carter Yang, directeur général de Robert Walters China, une entreprise de recrutement anglaise.

Les gouvernements de Pékin et de Shanghai ont réalisé un travail formidable en développant les marchés des sièges sociaux, mais le travail n’est pas terminé. Concernant Shanghai, même si la ville s’est offerte plus de 900 sièges sociaux étrangers et de centres de recherche et développement, beaucoup d’entre eux travaillent avec de petites compagnies d’énergie et ne fonctionnent pas suffisamment avec les sièges de la production globale, de la sous-traitance et des ventes des entreprises multinationales. De plus, le contrôle strict de la Chine à l’égard des échanges étrangers se révèle être un frein à l’implantation des sièges sociaux qui s’étendent le long du pays. Par exemple, la capacité limitée d’importer des biens en dollars ($) a conduit un bon nombre de sièges sociaux étrangers situés en Chine à choisir Hong Kong pour la réexportation.

La conséquence sur l’évolution des ressources humaines:
Le nombre croissant de sièges sociaux régionaux a aussi eu un impact sur l’image des ressources humaines de la Chine. En supplément au besoin de main d’œuvre peu chère et de managers de l’encadrement intermédiaire, les multinationales avec des sièges sociaux situés en Chine recherchent désormais une main d’œuvre qualifiée avec à la fois une expérience internationale et chinoise.

Selon le rapport 2012 des salaires Chinois publié récemment par Robert Walters, le développement des sièges sociaux économiques chinois a fait significativement augmenter le recrutement frontalier des multinationales pour certaines de leurs antennes chinoises. Conjointement, certaines entreprises préfèrent aussi des candidats internationaux qui ont un large réseau de contacts sur place et une forte connaissance du marché et de la culture locale. L’usage du Mandarin sera un pré requis durant le processus d’embauche. Les professionnels dans le domaine de l’ingénierie, du contrôle de la qualité et des opérations obtiendront de meilleures opportunités de carrière alors que de plus en plus d’entreprises démarrent leurs centres de R&D en Chine.

Tandis que le marché des sièges sociaux continue à progresser en Chine, les experts anticipent une relocalisation de main d’œuvre qualifiée (des départements financiers) vers la Chine. Celle-ci proviendrait à la fois des pays de l’Ouest et des sièges sociaux basés en Asie.

Cependant, malgré un tel potentiel, la pénurie de talents sur le marché Chinois reste évidente. Ceci implique que les compagnies se livrent une compétition féroce pour se procurer les plus grands spécialistes et conserver ce personnel est devenu un défi majeur, selon l’enquête de Robert Walters. Les compagnies cherchant à attirer et garder les meilleurs employés ont tendance à réajuster leur offre de salaire et proposer de meilleures opportunités de carrière ou de formation.

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